L'enfant doué 3 ème partie

Publié le par titectec

Le livre de l'enfant doué

Le découvrir, le comprendre, l'accompagner sur la voie du plein épanouissement

· Auteur(s) : Arielle Adda Jean-Charles Terrassier (Préface)

· Editeur(s) : Broché

· Collection : Les consultations du pédopsy

· Nombre de pages : 333 pages

· Date de parution : 13 février 2008

· EAN13 : 9782263045844

3 - ET MAINTENANT, QUE FAIT-ON?

Comment aider, guider, accompagner l'enfant doué p.155

Un enfant (presque) comme les autres p.157

Extrait p.157 sur l’acquisition de la propreté : on doit bien se dire que l'enfant doué est avant tout un enfant; il fonctionne seulement un peu plus vite que les autres. Cette accélération ne dérange pas ses parents quand elle s'exerce dans les premières acquisitions. Ils sont même plutôt satisfaits quand leur enfant parle, ils n’ont plus à s'interroger sans fin pour deviner les raisons de ses larmes. De même, ils le préfèrent propre, de nuit comme de jour - et cela tombe bien, ces enfants sont souvent rapidement incommodés par l'humidité qui envahit leur couche; ils aiment exercer une efficace maîtrise sur leur personne, l'acquisition de la propreté leur en fournit une excellente occasion (avec, en prime, la joie de recevoir les compliments de parents comblés).

 

Certains enfants rencontrent pourtant des difficultés pour acquérir cette maîtrise. Ils en sont les premiers ennuyés; cela peut même devenir une obsession irritante, d'autant plus que le remède n'est jamais aisé à trouver. La psychothérapie se révèle parfois miraculeuse en quelques séances, tout est arrangé, tout comme elle peut s'éterniser indéfiniment.

 

Mon Tectec a commencé à être propre à 18 mois. En amont, j’ai préparé le terrain :

-          je disais lorsque j’allais aux toilettes,

-          je lui ai acheté de la lecture «  Tchoupi va sur le pot », « Petit Ours Brun sur le pot » et autre album sonore sur le même thème.

Puis, il a eu le rotavirus (une forme de gastroentérite). Il a été hospitalisé 5 jours. Il n’a plus été propre.

Ensuite vers 20 mois, d’un jour à l’autre, il a décidé de ne plus mettre de couche… ça été radical… la journée, pendant les siestes et la nuit… je lui ai fait confiance. Il a décidé, j’ai respecté même si comme toute maman, je me disais « je n’ai pas envie de passer mon temps à faire des lessives ». Il n’y a pas eu d’accidents.

Il y a que cette année, nous avons été surpris d’avoir des accidents (au moment où ça n’allait pas à l’école).

 

Tuitui, il est propre quand il le souhaite. Avec lui, j’ai procédé autrement pas de lecture… j’ai enlevé, avec son accord, la couche le matin sur plusieurs semaines. Et dimanche, même si nous n’étions pas à la maison mais à une fête, il n’a pas voulu de couches. Il n’y a pas eu d’accident. Depuis, il a de nouveau la couche… L’inconvénient principal : il ne parle pas !     à suivre.

 

   Le besoin de règles p.159

   Un trésor à ménager p.161

   Le salut dans l'effort p.163

A la page 164, l’auteure explique que parfois des enfants qui adoraient leur activité extrascolaire, à un moment s’en désintéresse.

 

Extrait p164 : La raison de ce soudain désintérêt est plus profonde, plus secrète. Jusque-là, l'enfant doué avait réussi, sans effort il est vrai, et on ne comprend pas pourquoi il refuse de se donner un peu de mal, tâche légère qui ­serait largement suffisante pour lui permettre de : maintenir à son niveau de réussite. En réalité, il a peur,  il pense avoir atteint son plafond, il craint de laisser découvrir que ses efforts seront vains, dérisoires, ridicules. Il préfère fuir cette épreuve de vérité et quitter le jeu, encore auréolé de sa gloire […] Il y a un saut à exécuter : il faut avoir le courage d’envisager l’échec, ou seulement un travail pénible, qui n’avait pas été auparavant nécessaire. Cet enjeu revêt parfois une importance capitale aux yeux d’un enfant doué, qui craint toujours de perdre ses dons.

[…] sa crainte majeure, celle qui le terrifie et le paralyse en secret : la perte de son admirable facilité.

La réaction la plus efficace serait donc de le rassurer, de l'aider à débarrasser de son aspect magique cette fameuse facilité, de lui expliquer qu'il est un être humain, faillible et fragile, et qu'il doit seulement exercer les forces qu'il sent en lui pour qu'elles ne l'abandonnent pas, comme il l'appréhende si violemment. Un don soigneusement entretenu ne peut disparaître.

 

   L'alerte permanente p.167

Extrait p.168-169 : Souvent, je souligne qu'il ne faut pas oublier l'âge réel (biologique) de ces enfants doués; la tentation s grande de ne plus en tenir compte, parce que rien dans leur comportement ne vient le rappeler. De surcroît, ils sont si fiers et si heureux de se voir traités comme de grands qu'ils se gardent bien de remettre en mémoire leur jeunesse à leurs parents distraits. S'ils disent subitement qu'ils sont «encore petits », c'est généralement dans la perspective d'une négociation, à moins que ce ne soit un simple rappel à l'ordre, quand ils se sentent fatigués d'être trop performants.

 

-          Nous, depuis quelques mois, il ne cesse de nous répéter « je suis petit ».

-          Actuellement, lorsqu’il reçoit un cadeau et qu’il voit la taille « 6 ans », il fait la remarque « vous vous êtes trompé, j’ai 3 ans et demi ».

-          Parfois des adultes (vendeuses, famille…) pensent lui faire un compliment en lui disant « tu es un grand garçon ». Il répond « non, je suis un enfant et j’ai 3 ans et demi ».

-          A une de ses visites avec la psychologue, elle lui a dit « bonjour monsieur ». Il s’est tout de suite braqué « Non, je ne suis pas un monsieur ! ». Il s’en est suivi un débat entre eux.

-          Cette semaine, son enseignant lui a dit « tu ne vas pas faire plaisir à tes parents, et arrêter de faire des crises le matin pour aller à l’école. Tu es grand maintenant ! ». Il a répondu « non… »

 

Autre extrait p 170 : […] les peurs affreuses paraissent amplifiées chez les jeunes enfants doués, peut-être à cause de leur imagination sans limites et de leur conscience particulièrement aiguë de leur fragilité: ils ont besoin de quelques années d'apprentissage pour se persuader que le danger ne rôde pas en permanence autour de chaque foyer et qu'ils ont acquis quelques forces leur permettant de se ­défendre, du moins durant les minutes nécessaires aux secours pour arriver.

En attendant que ce travail s'effectue existe d'ailleurs ­le risque de voir se prolonger les difficultés d'endormissement, tellement fréquentes chez les enfants doués : certes, ils répugnent à partir se coucher alors que tout le monde est encore bien éveillé, mais ils peuvent aussi hésiter à plonger dans ce domaine des ténèbres où la pensée vagabonde, sans frein ni maîtrise, ouvrant la voie à d'éventuels cauchemars. Dans la nuit, dans le noir, les monstres règnent en maîtres ...

 

Avant la lecture de ce livre, je me suis posée des questions sur les difficultés d’endormissement de mon Tectec. Je m’étais dit « j’ai raté quelque chose dans son éducation … je ne suis pas assez sévère. J’ai lu des choses sur la peur du coucher du soleil lorsque le bébé à quelques mois.

J’ai essayé de ritualiser.

J’ai écouté les expériences de chacun :

-          une de mes collègues m’a dit très tôt elle a mis ses enfants à l’autre bout de la maison pour ne pas les entendre,

-          une autre a fait du co-sleeping,

Aujourd’hui, je comprends ce qu’il vit. Nous avons aménagé sa chambre pour le rassurer le plus possible. On a profité de notre déménagement pour qu’il change de lit. Je lui ai proposé un choix de lit avec échelle, ainsi « maman ou papa ne peuvent pas y aller ». Le jour de notre emménagement, il a choisi sa chambre et. Elle est dans la diagonale de notre chambre. Son lit est placé de façon à ce qu’il voit la porte de notre chambre. Il a une lampe tactile. Lorsque je le couche, je lis une histoire s’il réclame, je le rassure, je ne traîne pas, je lui laisse la porte ouverte… et ça se passe mieux.

 

   L'Univers ne s'est pas fait en un jour p.171

Extrait p.172 sur les activités extrascolaires: S'ils ne s'y opposent pas formellement, il n'est pas mauvais que les enfants doués s'initient à un art martial comme le judo, le karaté ou l'aïkido. Non pas tant pour apprendre à se défendre, puisqu'il ne s'agirait que d'une illusion dérisoire, mais pour acquérir la notion de maîtrise de soi, de ses gestes et des progrès qu’on peut toujours accomplir dans ce domaine. L'idée de progression est capitale, nous l'avons vu, car rassurante.

 

Extrait p.172 sur la peur de l’échec : Parents et professeurs en concluent : « Il déteste l'échec.» En réalité, il est effrayé: il a atteint ses limites : il a perdu son pouvoir, il est sur une pente descendante et il va sombrer dans une nullité affligeante ... Ce sombre scénario se déclenche dès que cet enfant perplexe se heurte à une difficulté qu'il ne cerne pas bien.

 

 

Extrait p.175 : D'une façon générale, il faut simplement garder présentes à l'esprit les caractéristiques les plus courantes de ces enfants : une sensibilité souvent exacerbée, un constant souci de perfection et une maîtrise encore maladroite de leurs facultés intellectuelles, si brillantes soient-elles.

En résulte une certaine fragilité, mais également une personnalité d'une richesse exceptionnelle, qui ne demande qu'à s'épanouir, pour peu qu'on la guide, qu'on la conforte, qu'on lui donne enfin les armes qui serviront sa lumineuse éclosion.

 

 

Comment opérer à la maison p.177

Extrait p.177 : Il serait magnifique d'avoir à sa disposition un mode d'emploi des enfants doués.

 

Je confirme.

 

Suite de l’extrait p.177 : Il arrive bien que l'enfant doué fasse très tôt preuve d'une détermination et d'une efficacité dans son désir d'autonomie un peu surprenantes pour son âge...

 

P177-178-179 : Avec l'acquisition du langage et l'éveil d'une curio­sité plus intellectuelle, le mode d'emploi se complique. On doit faire face à un déluge de questions, parfois complètement inattendues, souvent sans réponse immédiate, du moins en l'état actuel des connaissances des parents ou ... de la science en général. Cette situation est d'autant plus difficile à vivre que ce tout petit enfant semble surpris si on ne connait pas la réponse : il croyait que les grandes personnes savaient tout et il ­pense peut-être, en son for intérieur, qu'il est mal ­tombé, puisque son interlocuteur ignore manifestement comment lui répondre.

[ …] Les parents consciencieux répugnent à renvoyer leur petit à l'esprit si éveillé aux jeux de son âge en prétexte ­tant qu'il étudiera tout cela plus tard. […] Il est pourtant préférable de se rendre à l'évidence ­d'observer une certaine sagesse: on ne pourra jamais répondre à toutes les questions et le danger est grand que la conversation entre parents et enfants devienne une sorte d'épreuve cérébrale…

 

Pour ma part (comme je l’ai dit auparavant), je suis partisante de l’idée de lui donner le moyen de trouver les réponses à ses questions. J’ai décidé de prendre ce parti car je m’appuie sur mon expérience d’enseignante. C’est un moyen d’en faire un être autonome, un être qui n’est pas passif face aux apprentissages : j’ai une question, l’adulte ne sait pas répondre, que dois-je faire ? Attendre que la réponse me tombe dessus ou chercher un moyen de la découvrir.

 

L’avis de mon mari : il ne faut pas répondre à toutes les questions. Il est souhaitable de répondre aux questions pertinentes.

(Hier, j'ai eu cette conversation sur ce sujet avec mon mari en présence de mon tectec. Aujourd'hui dans la voiture, il nous a testé, il m'a posé une question interessante, j'ai répondu, puis il a posé une question "bête" à son papa. Nous avons rigolé... le clown!)

 

 

   Le cas douloureux de la famille décomposée p.180

   Dédramatiser l'échec p. 184

Extrait p.184 : Tout enfant doué pense qu'il a atteint son plafond dès lors qu'il se heurte à un obstacle imprévu, qui le laisse démuni. Si on le prévient - « On va essayer de faire quelque chose de très difficile, cela n'a aucune importance si tu n'y arrives pas, puisque c'est un travail destiné à des enfants bien plus âgés que toi» -, l'enfant doué ne sera pas anéanti par un éventuel échec. Il ne s'agit là que d'un exemple: on ne peut certes pas passer sa vie à évaluer le degré de difficulté des tâches proposées. Il faut seulement avoir présent à l'esprit cette notion, pour intervenir dès que l'enfant semble malheureux; car, souvent, il s'agit d'une simple maladresse qu'il aura commise à l'école et qui aura inspiré des critiques qu'il a pensées définitives.

 

Mon Tectec refusait de faire du « travail des moyens » pour plusieurs raisons dont la peur ne pas réussir. Il me l’a clairement dit « j’ai peur de ne pas savoir ». Son enseignant et nous (ses parents), nous avons essayé de le rassurer.

 

Extrait p.187 : Rappelons que, s'il craint d'avoir perdu ses dons ou atteint ses limites, on ne l'apaisera pas forcément en l'assurant simplement de l'amour indéfectible de ses parents: il pensera que ceux-ci l'aimeront quoi qu'il advienne, même s'il a perdu son aisance, et il ne sera pas du tout apaisé; il peut même croire qu'on le ménage, parce qu'on n'ose lui annoncer trop vite la fâcheuse nouvelle : il est en train de devenir idiot.

Dans tous ces cas, l'humour est bien le recours le plus aisé et le plus agréable à utiliser.

 

   Comment gérer une affectivité aussi riche et vulnérable ? p.188

   Un œdipe tranquille p.190

 

Extraits p.190-191 : L'expérience démontrerait que ces enfants sont, au contraire, extraordinairement raisonnables.

[…] Parfois, pourtant, des enfants viennent passer un test en grognant et éclatent en pleurs déchirants dès les pre­mières questions : ils sont dans un état de malaise si grand que leur don intellectuel est complètement occulté. Ils peuvent, certes, se montrer brillants dans la seule compagnie de leur mère, mais ils s'interdisent la moindre manifestation d'intelligence dans cette situa­tion d'« examen », qui risque de les placer dans une catégorie d'enfants capables d'autonomie, avec obliga­tion de séparation douloureuse à la clé. Ils annoncent d'ailleurs très clairement leur position: «Je sais, mais je ne veux pas le dire! »

[…] Mais, le plus souvent, les petits garçons doués et tel­lement impatients d'apprendre préfèrent observer atten­tivement leur père, pour découvrir la meilleure manière de se comporter.

[…]Les petites filles rêvent de devenir grandes, elles sont coquettes et séductrices.

 

   Le don artistique p.192

[…] s'il a un don artistique, il le développera à l'extrême: musicien, peintre, danseur ou conteur, il alliera finesse et audace, légèreté et profondeur, harmonie et passion. […] ces enfants deviennent en fait de remar­quables artistes quand ils en ont la possibilité.

 

Mon Tectec adore jouer à des instruments de musique depuis l’âge de 4 mois. Il a la chance d’en avoir car mon mari collectionne les percussions. A 2 ans, il a été à ses premiers concerts à visée pédagogique, puis à toutes sortes de concert. Lorsqu’on écoute de la musique classique dans la voiture, on joue  à reconnaitre les instruments… Pour son anniversaire des 2 ans, il nous a demandé un violon. Nous avons longuement réfléchi, et on lui a acheté après avoir fixé des règles de conduite avec lui (elles ont été respectées). A son Noel (des 2 ans), il voulait une batterie. Je me suis documentée sur le sujet pour faire le bon choix, mais j’ai eu peur d’investir. Donc pour ne pas prendre de risque et gagner du temps, nous lui avons acheté une batterie sur le site d’oxybul (elle a duré 2 jours !). Il a été très triste… Nous avons acheté une vraie.

Aujourd’hui, il utilise toujours ses 2 instruments préférés. Avec le violon, il s’amuse à faire des notes aigues et des notes graves. A la batterie, il applique encore ce qu’il a pris à ses 3 cours de musique (à frapper sur un temps).

 

[…]Les activités artistiques, qu'on ne saurait trop conseiller, offrent d'ailleurs d'autres avantages : les enfants doués y trouvent un territoire qui leur appartient en propre et, surtout, ils peuvent rencontrer des pairs, partageant la même passion. Un enfant doué  n'aura jamais trop d'occasions de se trouver dans la compagnie de semblables et de s'y conduire, enfin, de façon naturelle.

 

cf mon article sur le sujet : http://titectec.over-blog.com/2015/04/loisirs.html

 

   La lecture, meilleure alliée de l'imaginaire p. 194

   Les problèmes de graphisme p.197

 

Extrait p.197 : Il est vrai que les parents se sentent désarmés face au graphisme souvent catastrophique de leur enfant : les conseils leur semblent même dérisoires devant l'ampleur de cette gaucherie. Outre les séances de relaxation, jamais inutiles pour ces enfants si facilement tendus, il m'arrive de suggérer d'écrire ensemble, chaque jour, quelques mots d'une histoire qu'on inventerait à mesure, en choisissant les héros préférés du scripteur malhabile. […]

Jean-Charles Terrassier et Philippe Gouillou recommandent pour leur part la généralisation des petites notes et autres pense-bêtes un peu partout dans la maison. Quelle que soit l'astuce, il s'agit de dédramatiser cette faiblesse, de déculpabiliser l'enfant et de banaliser l'acte d'écrire, en le posant comme moyen de communication - y compris avec soi-même - plutôt que comme objectif en soi.

Mentionnons enfin les difficultés d'orientation dans l'espace. On peut déjà tenter de les combattre en incitant l'enfant à intégrer mentalement la configuration d'un lieu, à lire un plan, une carte, et à se repérer ensuite sur le territoire. Le jeu d'échecs est aussi d'une aide appréciable.

 

Des conseils très précieux.

 

   L'initiation aux langues étrangères p.198

Extraits p.198 : On a déjà évoqué le goût des enfants doués pour le langage et pour les occasions qu'il offre de jouer avec les mots. Ces occasions se multiplieront, sans risque semble-t-il, avec l'exercice d'idiomes étrangers.

[…] C'est un enrichissement de plus, n'exige pas de véritable effort de leur part…

 

Dans notre cas, il est dans une classe bilingue (langue régionale / français). Il adore. Je lui ai proposé des cours d’anglais, pour le moment ça ne l’intéresse pas.

 

 

Comment opérer à l'école p.199

Extraits p.200 : Les maîtres ne disposent d'aucun moyen sûr pour reconnaître le don d'un enfant.

Je confirme.

 

[…]À ce propos, on peut admirer les réponses imperturbables de l'Éducation nationale conseillant aux parents éperdus de mettre leur enfant dans une « école spécialisée », sans plus de précision, ou bien les lançant sur une vague piste, si confuse et si improbable qu'elle ne fait que renforcer leur inquiétude. Quand on connaît le petit nombre de classes spéciales, ouvertes très récemment pour la plupart, et généralement dans le secondaire, on se demande parfois quel est l'intérêt d'un tel dialogue.

 

Ce passage m’a fait de nouveau penser à ma 1ère année sur le terrain. Ma rencontre avec mon 1er élève HP, cf http://titectec.over-blog.com/ma-carriere.html

 

Suite de l’extrait : Les programmes de formation des futurs instituteurs ne comportent pas encore de cours portant sur ce sujet spécifique. Par bonheur, nombre d'enseignants se sont intéressés à la question : ils ont lu la littérature en traitant, se sont penchés avec une attention toute particulière sur ces enfants un peu différents, soucieux ­mettre en application les préceptes acquis durant leurs études: « Faire en sorte que l'enfant donne le meilleur de lui-même et que l'école favorise son épanouisse­ment. »

De tels enseignants proposent spontanément un pas­sage anticipé dans la classe supérieure : ils savent que l'ennui est nocif et qu'ils ne peuvent adapter leurs leçons au rythme si rapide des enfants doués.

 

Aide très précieuse pour les enseignants :

Extrait p 201 : À l'inten­tion de ces maîtres attentifs, on peut indiquer le moyen le plus simple pour identifier un élève doué : poser une question à laquelle les enfants de cette classe ne peuvent répondre, puisqu'il s'agit d'un domaine qui n'a pas encore été abordé. Celui qui connait la réponse et la donne sans hésitation, souvent en descendant pour l'occasion de son nuage, est vraisemblablement un enfant doué. On répète l'expérience, jusqu'à une complète certitude, en évitant toutefois une fréquence trop élevée, afin de ne pas mettre en vedette ce sujet discret qui tient à conserver sa réserve.

 

 

     Le piège du conformisme p.201

Extraits p.201 : On ne le répètera jamais assez: les enfants sont conformistes, et, pour eux, toute différence est négative. Ils ne souhaitent souvent qu'une seule chose : « Être comme les autres. »

 

p203 : (Je trouve cet exemple intéressant, il me fait réfléchir à ma situation.)

Jeanne a 7 ans. Née en février, elle est en CP, où elle traîne un interminable ennui. Au WISC, son QI est de 147, sa maturité d'esprit égale son développement intellectuel. Sa personnalité est déjà bien dessinée : elle fait preuve d'une grande sagesse, elle sait se tenir à sa place, elle a saisi très tôt les règles régissant la vie en société et elle s'applique à éviter toute transgression. Elle privilégie l'harmonie, la réussite bien tempérée, les relations profondes et paisibles; elle ne veut jamais provoquer son entourage, se garde de toute manifestation de colère et d'agressivité, mais elle n'est pas sûre que les autres puissent se conduire aussi civilement et ne peut s'empêcher de craindre le moment où un quelconque manquement perturbera la sérénité qu'elle désire tant maintenir. Une enfant si raisonnable court le risque de s'accommoder un peu trop vite de son ennui; elle renoncera alors à satisfaire sa soif de connaissances et son plaisir à exercer ses capacités.

Il semble donc souhaitable que Jeanne puisse sauter le CE1 avant d'enterrer tout sens de l'effort, et de s'éteindre sous le poids des désespérantes contraintes quotidiennes. L'essentiel est que ses capacités soient reconnues et qu'elle puisse exprimer ses désirs et ses rêves, sans provoquer une perplexité étonnée.

Ce saut de classe a été refusé sans appel. La psychologue scolaire, qui a revu Jeanne un an plus tard, a examiné une petite fille qui paraissait parfaitement adaptée à sa classe qui n'exprimait aucun désir particulier de connaissances qui ne s'ennuyait pas et qui ne voulait pas sauter de classe Que deviendra Jeanne? Retrouvera-t-elle un jour son élan, son dynamisme, sa joie à explorer les voies du savoir, son ­plaisir à exercer son raisonnement en le poussant de plus en plus loin, sur des sujets de plus en plus difficiles?

 

   De la méthode avant toute chose p.204

Extraits p 204 : des conseils pour les enseignants

Si l'on admet qu'un saut de classe perturbe en profondeur l'organisation d'une école, on ne voit pas pourquoi les maîtres n'auraient pas recours à des solutions d'aménagement du travail.

[…] Pourquoi, alors, ne pas constituer des groupes de travail, où les élèves qui ont compris la leçon guideraient; leurs camarades? Tout le monde sait que la meilleure manière d'intégrer de nouvelles notions consiste à l’expliquer aux autres.

 

Le raisonnement mathématique.

 

Les enfants doués sautent les étapes de ce raisonnement; leur intuition étayée par leur excellente logique, leur permet d'aller droit à la solution, en négligeant les différents paliers. Plus tard, cette vélocité deviendra un sérieux handi­cap : ils ne sauront pas quelle démarche suivre dans un problème plus complexe, et leur raisonnement s'éga­rera irrémédiablement. […]

Il est préférable d'acquérir, tôt dans la vie scolaire, l'habitude de respecter ces étapes, indispensables à l'élaboration d'un raisonnement...

On voit donc l'importance des méthodes d'appren­tissage. […]

Un muscle qui n'est pas exercé s'atrophie, même s'il était en excellent état au départ. Quand un élève n'a jamais, absolument jamais, fourni le moindre effort, il ne sait pas du tout comment s'y prendre…

[…] Cette qualité pourrait s'exer­cer réellement si on leur demandait de travailler un sujet qui les intéresse moins : une telle étude pourrait d'ailleurs favoriser la connaissance d'un domaine qu'ils pensaient trop austère et qui se révèlerait attrayant, une fois qu'on a commencé à l'approfondir.

 

 

   Le saut de classe: pour ou contre p.206

Extrait p.206 : Que doit-on privilégier: la passion de l'enfant ou place dans la collectivité? Que doit-on redouter plus : un ennui mortel ou des difficultés d'intégration ?

[…] Les pédagogues répugnent souvent à permettre un saut de classe, et ils ne manquent pas d'arguments pour justifier leur attitude : manque de maturité, lacunes dans les connaissances, petite taille, mauvais exemple pour les autres, dont les parents ne comprendront pas pour quelles raisons on refuse à certains ce que l’on permet à d'autres.

Ces arguments peuvent être réfutés aisément, mais les explications risquent de n'être pas entendues ni comprises comme des éléments de réalité, mais comme des arguties sans valeur. Il n'est plus nécessaire ici de démontrer à quel point les enfants doués sont mûrs et raisonnables; croit-on vraiment que tous les êtres présentent une maturité en rapport avec leur âge réel?

 

p206-207 : l’auteure réfute chaque argument « manque de maturité, lacunes dans les connaissances, petite taille, mauvais exemple pour les autres ».

 

Extrait p207 : D'une façon générale, le primaire est trop long pour les enfants doués: il pourrait être raccourci sans dommage: c'est une solution aisée à appliquer et économiquement intéressante, puisqu'on gagne le prix d'une année de scolarité.

 

Ce sujet risque d'être le principal débat lors de l'équipe éducative prévue pour mon Tectec.

 

   L'école à la maison p.208

Extrait p208 : Des parents exaspérés se résignent à retirer leur enfant de l'école, ne supportant plus de le voir rentrer en pleurs, tomber malade trop souvent, s'ennuyer ostensiblement et se dégoûter chaque jour un peu plus des études.

 

Extrait p209 : Dans l'absolu, une scolarité à la maison n'est pas idéale, justement à cause de la solitude des enfants, qui vont grandir sans pouvoir se confronter à leurs pairs…

 

p210 : On dira que l'enfant scolarisé à la maison rencontre des camarades sur les terrains de sport, dans le cadre d'activités artistiques ou de cours extrascolaires suivis avec d'autres; mais il ignorera la vie au quotidien d'une classe.

[ …] Une scolarité suivie entièrement à la maison rend donc plus difficile l'intégration sociale de celui qui n'a jamais connu les contraintes du groupe.

[ …] En outre, il n'est jamais souhaitable de mêler trop intimement la scolarisation et l'éducation donnée par les parents dans ce qu'elle a de spécifique.

Ça fait réfléchir !

 

   Les classes spécialisées p.211

Extrait p 211 : Malheureusement, même dans ces classes « de rêve » tout n’est pas toujours parfait…

 

 « Toutes les belles choses sont difficiles. (Alain) p.214

Extrait p214 : Dans la plupart des cas, les possibilités de scolarisation spécifique n’existent pas ; il faut aménager au mieux la seule scolarité accessible, compte tenu des conditions géographiques, sociologiques, économiques.

 

   De l'intérêt du latin p.217

 

Les parents de l'enfant doué: le parcours du combattant p.223

      « Laissez faire les spécialistes » p.224

Extraits p.224- p.225 : Quand des parents souffrent de voir leur enfant s'escrimer à déchiffrer comme il le peut tous les mots qui lui tombent sous les yeux, ils finissent par se résoudre à lui enseigner quelques rudiments de lecture. Leur élève improvisé absorbe cet enseignement comme s'il lui était déjà familier et qu'il ne s'agissait que d'un simple rappel. Il est si facile et si amusant d'apprendre à identifier par écrit des mots qu'on connaît oralement depuis longtemps!

« Attention! Ce n'est pas aux parents d'apprendre à lire à leur enfant! » préviennent alors les pédagogues avec une sollicitude inhabituelle. Pour renforcer encore leur mise en garde, ils ajoutent : « Gare aux conséquences! Plus tard, votre enfant risque d'avoir des problèmes. » Reste à savoir lesquels ... Il aura, en tout cas, échappé à la dyslexie en évitant les ravages de la méthode globale, ce qui n'est pas négligeable. Mais on voit malheureusement des parents consciencieux, zélés et obéissants cacher tous les livres, comme on le leur a conseillé, pour éviter d'être déchirés entre devoir social et instinct parental.

Certaines personnes vont se reconnaître dans ce portrait de « parents consciencieux »…

     

Qui c'est, celui-là ? p.227

Extrait p.227 : Quand ces parents s'arment d'un examen psychologique, censé appuyer objectivement leurs dires, la partie n'est pas gagnée pour autant. Pourquoi ne pas avoir consulté le psychologue scolaire? Ces spécialistes savent très bien détecter une avance intellectuelle, mais ils sont généralement débordés par la multitude des enfants en difficulté, voire en très grande difficulté, et ils n'ont pas assez de temps à consacrer aux élèves dont les problèmes semblent minimes, comparés à ceux de certains autres. Il faut s'occuper des urgences. De surcroît, les parents d'enfants doués iront plus facilement consulter en dehors de l'école, laissant leur place à ceux qui ont déjà du mal à se rendre aux rendez-vous fixés par la/le psychologue scolaire.

Nous avons vécu cette situation. Son cas a été placé sur liste d'attente, si je n'avais pas fait d'autres recours, on aurait attendus au minimum 1 an (il y a 56 dossiers en attente).

 

Extrait p.228 : [ …] les enseignants alertés étant de plus en plus nombreux, le dossier fourni par le psychologue a aujourd'hui davantage de chances d'être pris en compte, voire régulièrement consulté pour aider à résoudre un problème ponctuel.

[…] Mais convenons qu'il reste beaucoup à faire, et que l'auteur d'une évaluation est encore trop souvent rangé, au même titre que les parents concernés, au mieux dans la catégorie des rêveurs irresponsables, au pire dans celle des hypocrites intéressés.

 

     Une identification à risques p.229

Extraits p.229-230-231 : C'est après ces luttes incessantes et ardues, généralement menées dans la solitude, voire dans la réprobation, que les parents risquent de s'impliquer tellement qu'ils finissent par s'identifier à leur enfant. Ils disent alors « notre combat » employant indifféremment « nous », « je » ou « il » pour décrire les batailles qu'il a fallu mener. La victoire n'est, en effet, jamais totalement acquise : même si l'école semble avoir pris en compte le don intellectuel de l'enfant, il y aura toujours une maîtresse plus incrédule, un professeur plus rétif qu'il faudra tenter de convaincre durant une interminable année. Par bonheur, quand les parents surveillent ainsi la scolarité de leur enfant, tout prêts à intervenir à la moindre anicroche, cette scolarité sera écourtée, au grand soulagement de tout le monde.

[…] L'éclat de leur enfant est devenu le leur, puisque c'est grâce à leur attitude attentive et courageuse qu'il a pu exercer au mieux ses facultés, sans trop souffrir de frustration. Ce bel exemple de réussite familiale doit être cité, afin de redonner courage aux parents désorientés par les conseils trop dirigistes de pédagogues obtus.

[…] Pourtant, on peut se demander si une telle identification n'est pas sans danger pour l'avenir; une fois la force tutélaire des parents moins présente, comment cet enfant, devenu presque adulte, saura de quelle façon se comporter? Sa personnalité risque d'avoir été trop profondément marquée : toujours protégé, il n'a pas eu à se battre pour trouver sa place au sein d'un groupe; toute son énergie était concentrée sur son travail, sachant qu'il était préférable de sauter des classes, ce qui ne lui déplaisait pas; il avait même encore du temps à consacrer aux loisirs qu'il aimait; mais il ne s'est jamais véritablement pris lui-même en main puisque cela n'était pas nécessaire - un tuteur affectueux et solide assurait sa marche. Il n'a jamais su ce qu'il en coûtait de faire face seul à une difficulté ou de prendre une décision de son propre chef.

[…]Encore peut-on dire que, si l'enfant doué « s'en sort », c'est parce qu'il a eu beaucoup de chance ou bien encore une énergie indomptable, intense, incroyablement forte, mais aussi des parents attentifs et courageux qui l'ont guidé pour surmonter les obstacles dressés sur sa route.

 

Il faut en être conscient... le garder à l'esprit.

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H
Merci pour cette fiche de lecture. Pour ma part, je n'ai lu qu'un livre emprunté à la bibliothèque sur les enfants précoces (je ne me souviens plus du titre ou de l'auteur) et ça ne m'a que moyennement intéressé. Je n'apprécie pas les généralités, pour moi tous les enfants sont différents, et en plus ces généralités sont faites sur la base des enfants qui ont besoin d'un suivi psychologique, donc en souffrance, en oubliant toute la masse d'enfants HP pour qui ça se passe bien et qui ne rencontreront jamais un pédopsy. Donc ça inquiète à mon avis inutilement les parents. Par ailleurs il est bien connu qu'un effet pygmalion existe : il arrive toujours plus ou moins ce qu'on s'attend à voir arriver, alors si on s'attend à voir son enfant s'ennuyer à l'école, ben... c'est mal parti pour lui ! J'avais retenu juste un truc qui m'avait bien fait réfléchir avant l'entrée à l'école : lorsqu'on dit à un enfant précoce "ça va être bien l'école tu vas apprendre plein de choses" on court le risque qu'il soit déçu de ne pas apprendre tant de choses que ça. Alors nous nous sommes efforcés de plutôt dire "tu vas faire plein de choses et rencontrer plein de copains", c'était plus juste...
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